18.01.2021, France, Groupe M6
La Fondation du Groupe M6 fête son dixième anniversaire, retour sur son histoire.
En 2010, le Groupe M6 décide de créer la seule fondation entièrement dédiée au sujet carcéral en France, sous l’impulsion de la conviction personnelle de son fondateur, Nicolas de Tavernost. « Le Groupe M6 a souhaité passer d’un rôle de décryptage de la société à celui d’acteur de sa transformation. Un parti-pris que certains ont qualifié d’audacieux mais que nous avons toujours perçu comme la réponse nécessaire à un enjeu sociétal fort », déclare-t-il. Le but : agir et permettre la réinsertion socioprofessionnelle, car une prison qui ne réinsère pas est préjudiciable à la société tout entière. Dès ses débuts, la fondation a su mobiliser les collaborateurs de M6 dans ses missions de lutte contre la récidive et de sensibilisation au sujet de la prison. Ils sont maintenant plus d’une centaine chaque année à être auprès des associations actives sur le terrain.
Nicolas de Tavernost
Pendant ses premières années, la fondation a surtout entretenu des discussions quotidiennes avec les acteurs de terrain, les administrations, les structures associatives, les détenus eux-mêmes ainsi que les entreprises qui désiraient s’impliquer dans la cause. Grâce à cela, elle a su déterminer au fur et à mesure du temps les besoins prioritaires. C’est lors de son deuxième mandat qu’elle a pu développer ses propres initiatives afin d’insuffler un lien fort avec la société civile dans chacun des projets opérés. Peu à peu la fondation a développé une expertise sur les sujets de la lutte contre la récidive, et a fait évoluer son mode d’action.
De 2010 à 2015 la Fondation du Groupe M6 a soutenu une cinquantaine d’associations partenaires de l’Administration pénitentiaire, sur 112 projets exclusivement en détention. La plupart étaient liées au maintien du lien familial ou à l’audiovisuel, cœur de métier du Groupe M6. La fondation a par exemple apporté son soutien à l’association Les Yeux de l’Ouïe, qui anime des ateliers vidéo au centre pénitentiaire de Paris la Santé. Elle a aussi soutenu le festival « Fleury fait son cinéma », organisé au sein même de la prison de Fleury-Mérogis. Mais cela ne s’arrête pas là, en 2013 la fondation se confronte au domaine de l’illettrisme en détention et décide d’apporter son aide au droit à l’éducation en prison. Elle le fait en soutenant un système de bourse mensuelles destiné aux détenus avec peu de moyens dans plusieurs établissements d’Ile de France.
La fondation a continué d’apporter son soutien à 56 associations représentant 75 projets, dont une part en milieu ouvert, ce qui implique de l’accompagnement à la sortie de détention et des alternatives à la prison. Trouver un emploi salarié est d’une grande difficulté pour les anciens détenus et l’entrepreneuriat peut être une alternative à la réinsertion. La fondation a donc sollicité l’ADIE, une association qui aide les personnes éloignées du marché du travail dans la création d’entreprise. Des sortants de prison ont ainsi bénéficié d’une formation collective de six semaines et d’un accompagnement individuel par l’ADIE. Grâce aux liens tissés entre la fondation et les enseignants de l’Education nationale en prison, un concours d’écriture a été lancé dans des établissements pénitentiaires afin de donner l’envie d’écrire à des personnes en rupture avec les mots. En 2019, le Ministère de la Justice et la fondation s’associent sur le projet InSERRE : il prévoit la construction de trois prisons expérimentales, centrées sur la formation et le travail. Elles seront conçues comme des espaces d’apprentissage où les personnes détenues travailleront ou se formeront.
Isabelle Verrecchia © Pierre Olivier/M6
Au bout de 10 ans d’expérience, la Fondation du Groupe M6 peut affirmer sa position de spécialiste dans le monde carcéral. À l’avenir, elle va poursuivra son engagement sur l’emploi et les alternatives à l’incarcération et proposera aux associations un accompagnement renforcé des projets. Parmi les objectifs poursuivis : faire davantage le lien entre les acteurs et inciter au partage de bonnes pratiques, notamment en matière d’évaluation de leurs actions.
Eric D'hotelans
La question de l’environnement sera également au cœur des futurs projets de l’association qui veut démontrer qu’en prison aussi, il est possible de contribuer à la préservation de l’environnement et d’impulser le changement vers la transition écologique.